EXPOSITION : Marie-Adelyne Seillier
Formée en stylisme, illustration et bijouterie, Marie-Adelyne Seillier est une touche-à-tout.
De nature discrète et solitaire, les images anciennes et inusitées exercent sur elle une fascination toute particulière.
Le collage est une discipline à part, un art populaire accessible et sans prétention, une sorte de douce transgression. Libéré des contraintes classiques et académiques du dessin ou de la peinture, imperméable aux tendances esthétiques, le collage est un puissant révélateur.
L’univers ciselé par Marie-Adelyne est délicat et mystérieux ; tantôt onirique, tantôt mélancolique.
Parfois inquiétant, voire troublant. S’en émane un minimalisme sensible, un sentiment d’étrange harmonie.
Ici, le geste technique est remplacé par le ballet des fragments, où, seuls le regard, l’accident et l’inconscient semblent mener la danse. La contrainte matérielle dicte le format et impose le principe de séries distinctes au fil des associations d’idées.
L’attrait pour un certain grain de papier, pour les images surannées et les textures altérées, témoins d’époques révolues, révèle sans détour une forme de nostalgie fantasmée. En métamorphosant ce qui pré-existe, passé et présent finissent par s’entrelacer afin de rendre visibles d’autres combinaisons, à la manière d’univers parallèles illimités. Par le biais des incisions et déchirures, l’essentiel est extrait, soustrayant au présent le fragile squelette du passé. Ce jeu de miroir déformant de la mémoire offre la possibilité d’une autre syntaxe, ouvrant à la perspective d’un nouveau récit. Décomposer pour recomposer, tordre une réalité pour en extraire une autre, plus résonnante.
À l’ère de la saturation visuelle, du flux incessant d’images ultra colorées, lissées et standardisées, l’inclination au dépouillement et au minimalisme se fait tout naturellement. Dans ce monde éclaté, sens dessus dessous, la nécessité de trier, sélectionner, délimiter et rassembler les pensées est presque vitale. Comme une respiration, il s’agit de tenter de trouver une forme d’apaisement dans le chaos, disséquer le monde pour parvenir à l’essentiel, au poétique. C’est dans cet espace de repli que commence un voyage introspectif et exaltant, où peut enfin naître une nouvelle mythologie relevant de l’intime. Car telle une sonde en lien direct avec l’inconscient, le collage se nourrit inévitablement des mythes et des archétypes. Incarnation des non-dits, chaque image offre à celui qui la regarde la liberté d’imaginer sa propre narration.
Vernissage le vendredi 21 mars à 18H.
Liens : www.facebook.com/marieandadelyne
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marie.adelyne.seillier@gmail.com