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Photographies de Sébastien Van Malleghem

Aux cimaises du Poche pour LA PENSEE

Sébastien Van Malleghem est un photographe, auteur indépendant né en Belgique en 1986. Diplômé en photographie de l’Ecole Supérieure des Arts « le 75 » à Bruxelles en 2009, il se dirige vers une photographie engagée en travaillant depuis plusieurs années sur le thème de la justice en Belgique ainsi qu’à travers l’Europe. Il travaille actuellement en Europe ainsi qu'en Scandinavie. 

De 2008 à 2011, il photographie le quotidien nocturne des inspecteurs de police dans leurs relations avec les citoyens. De 2011 à 2014, Sébastien poursuivra ce travail au long cours sur le système judiciaire en photographiant la vie intra carcérale. Il passera aussi par la Libye en état d'anarchie où il photographiera les cendres du régime de M. Kadhafi, ainsi que plusieurs mois à vivre à côté des sans-abris Berlinois.  Son premier livre « Police », sorti aux éditions Yellow Now, a été publié en janvier 2013. Ses images ce sont vues publiées par de nombreux journaux et magazines internationaux (Time, NY Times, Le Monde, De Standaard, Paris Match etc.).

Reportage : PRISONS (prix Lucas Dolegas en Janvier 2015)
 

Ce travail témoigne d’un reportage autofinancé depuis 2011 au sein d’une douzaine d’établissements pénitentiaires, dans le prolongement d’une étude de plusieurs années consacrée à la Police belge et à son travail de terrain. PRISONS a pour but d’ouvrir le regard sur les détenus ; de mettre la lumière sur les carences d’un système judiciaire et carcéral obsolète et pourtant inscrit dans le pays qui m’a enseigné les idéaux de justice et d’humanité.

Pourquoi ferme-t‐on les yeux sur les destins brisés ? Sur ceux qu’ils brisent ?

Ces images mettent ces fractures à nu et révèlent le tribut d’un modèle sociétal qui exacerbe les tensions et l’agressivité, l’échec, l’excès et la folie, la foi et la passion, la pauvreté. Elles exposent la difficulté à gérer et contenir ce qui sort de la norme, à l’heure où cette norme se définit de plus en plus aux couleurs retouchées de l’uniformisation, du web et de la téléréalité. De plus en plus loin de la vie, de notre vie : emprisonnée elle aussi, dans l’espace idyllique mais confiné de nos écran d’ordinateur ou de télévision.

Pourtant, ce n’est pas la nécessité d’écarter et d’encadrer les criminels qui est ici remise en question : mes images visent à dénoncer la clôture archaïque et opaque dressée autour de ces hommes et de ces femmes en rupture; ce mur sur lequel s’étiole leur part d’humanité, masquée par le crime ou la folie.

Ce reportage vise à montrer la détresse générée par la privation de liberté et de relations, par la claustration dans des cellules aux relents de roman gothique ou de film d’horreur, par l’échec aussi ; celui de l’évasion avortée dans la drogue ou les rapports malsains. Ces visages torves, défaits, victimes et miroirs des passions nées dans nos théâtres urbains sont notre part d’ombre. Effrayante. Rassurante aussi, dans le vide laissé par un exil qui permet l’oubli, l’ignorance et l’autosatisfaction.

Intw de Sébastien Van Malleghem PAR Antoine Peret sur RTBL le 06/03/2015.

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