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Rencontre d'Auteur

Le 13/10, à l’issue de la représentation:

Rencontre avec Aiat Fayez
en présence d’Hamadi, modération Rodrigue Norman
Aiat Fayez est nominé au Grand Prix de Littérature dramatique

Offrons d’autres perspectives aux mots « migration », « étranger », « intégration », largement exploités dans l’actualité ces derniers mois, au travers d’une rencontre avec l’auteur Aiat Fayez qui a beaucoup écrit sur le sujet et sur son expérience en tant qu’« étranger ».

Né en 1979 quelque part au Moyen Orient, Aiat Fayez suit des études de philosophie à Paris. Il quitte la France en 2010 et s'installe à Vienne en Autriche où il se consacre à l'écriture. Ses romans Cycles des manières de mourir (2009), Terre vaine (2012) et Un autre (2014) sont publiés chez P.O.L.

L'Arche Editeur publie ses pièces de théâtre : Les Corps étrangers (2011), La Baraque (2015) texte commandé par La Comédie de Reims est présenté à Reims, Rome et Stuttgart dans une mise en scène de Ludovic Lagarde ; Angleterre, Angleterre et De plus belles terres (2016). France Culture s'intéresse à son écriture et enregistre les pièces Perceptions (2014) et L'Eveil du printemps (2016).

Il reçoit en 2016 le Prix Scenic Youth (Prix des lycéens pour les nouvelles écritures de théâtre, organisé par la Comédie de Béthune) pour sa pièce destinée aux adolescents L'Eveil du printemps et est nominé pour le Grand Prix de Littérature dramatique pour son texte La Baraque.


« La totale immersion » d’un écrivain avec les réfugiés

Aiat Fayez, s’est engagé à écrire une pièce de théâtre sur les entretiens de demande d’asile et un roman sur les officiers de protection. Pour ce faire, il a obtenu l’autorisation, cet été, de passer une semaine par mois, pendant 10 mois en immersion à l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) de Fontenay avec ceux-ci.


Les tribunes de Fayez dans Libération :

Dans sa carte blanche du 14 octobre 2010, intitulée « Je fais mes valises »,  il annonce qu’il quitte la France qui l’a accueilli, où il a étudié et passé sa thèse en philosophie.

Il y écrit un brûlot stigmatisant le racisme quotidien dont il se sent victime, la peur, l’humiliation qu’il ressent face à l’administration française.

« Je ne vais plus demander le renouvellement de mon titre de séjour annuel. Je ne veux plus rester ici. Je ne veux plus affronter le regard des Français. Je ne veux plus descendre sous terre pour demander un tampon qui prolonge de trois mois un récépissé de titre de séjour auquel je devrais avoir droit en temps normal. Je ne veux plus pointer à la préfecture tous les trimestres comme un voleur ou un violeur, uniquement parce que (…) le préfet retarde les délivrances de titres de séjour pour que vous n’obteniez le vôtre que lorsqu’il sera périmé.  (…) Je suis étranger en France et étranger dans mon propre pays. Et c’est ce pays natal dont je n’ose écrire le nom, que je voulais définitivement perdre, qui aura finalement raison de moi. J’en porte les traces sur mon visage, j’en ai la nationalité, le passeport, les noms et prénom qui me font rougir de colère, et la langue maternelle dont je ne suis pas le fils. J’en suis prisonnier. »

Fayez a en effet quitté la France suite à cette carte blanche, pour la Hongrie, puis l’Autriche où il réside actuellement. Libération continue à lui offrir une tribune régulière. Quelques médias de droite et d’extrême droite ont réagi avec violence à son écriture.

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